Mardi 12 juin 2007 à 9:31
J'/Il ai/a des amis. Et des biens en plus. Qui ne sont pas rebutés par l'odeur décharnée des animaux secs. Non pas que ça ne les accommoderait pas. Mais parce qu'ils ne viennent pas. Invité souvent, Bernard Menez ne rate jamais une partie de nain jaune chez l'un deux. Parties nombreuses, souvent arrosées d'une bonne goulée de schnaps saveur noisette, il s'amuse bien, et c'est toujours pour lui l'occasion d'avoir des nouvelles plus proches du monde extérieur bien que. Il ramène souvent de ces soirées là, quelque objet emprunté plus que volé. Pile de télécommande - fourchette - cendrier. Plus nostalgique que cleptomane. Emporter un souvenir, se rappeller du moment passé. C'est ainsi que dans son petit appartement melunais, de Melun donc, des étagères sans fin et sans fond s'entassent et s'encrassent sous le poids de tous ces bibelots extirpés douloureusement à leur propriétaire. Sa plus belle pièce, une pantoufle charentaise couleur marron rayée marron de 1983, récupérée au cours d'une soirée où il s'était partiellement invité. Il leur avait fait peur quand il était arrivé à la fête, en fond musical
Jakie Quartz faisait une mise au point et Bernard Menez se tenait dans un coin. Mystérieux invité dont personne n'osait demander l'identité. Il se contentait de regarder. Il était cool et dans la vague, il le savait. Sa mèche vibrait de mille coups de watts, et son pull bleu marine faisait de lui, le Don Juan de ses dames. Assurément, c'était une bonne soirée. Les gens pouvaient l'ignorer ou le dévisager, il n'en avait cure, ce soir, il était le roi de la fête, tout du moins du coin où il se cachait.
"Juste une mise au point
Sur les plus belles images de ma vie,
Sur les clichés trop pâles d'une "love-story",
Sur les tam-tams d'une femme sans alibi
Qui rêve toutes ses nuits"
Jakie Quartz - 1983