Mercredi 13 juin 2007 à 15:07

Aujourd'hui, 17 mai 1981, je suis content, Bernard Menez est content, car il a dégoté une version spéciale de Ramaya du génial Afric Simone. D'ailleurs quelques années plus tôt, Bernard Menez, à l'évocation de ce doux nom, imaginait une peau aux vaste plaines douces et ambrées qui n'attendait que ses baisers. Bien sûr, à son premier passage télé, quelle ne fut pas sa déception quand il vit que la dénommée Simone n'était était autre qu'un vil et velu homme à la machoire d'acier. Bernard Menez se prit d'ailleurs à vouloir essayer la savoureuse et désormais célèbre danse de la chaise exécutée avec brio et marque de fabrique du fringuant Afric Simone. C'est à cette douloureuse occasion qu'il perdit une de ses molaires droites au second tour de la chaise dans les airs. Serrant trop fort une chaise trop lourde entre ses dents écaillés, l'accident se produisit. C'est pas grave il la gardera dans son bocal à chicots ou Bocalachico comme il se plaisait à le nommer. Bernard Menez ne savait peut être pas sublimer la danse de la chaise d'Afric Simone, mais il n'en avait cure, ses préférences allaient vers le paso doble.



"Ramaya Bokuko Ramaya abantu Ramaya
Miranda Tumbala Ho Ho Ho
Ramaya Bokuko Ramaya abantu
Ramaya Mitumbala "
Afric Simone - 1975

Mardi 12 juin 2007 à 9:31


J'/Il ai/a des amis. Et des biens en plus. Qui ne sont pas rebutés par l'odeur décharnée des animaux secs. Non pas que ça ne les accommoderait pas. Mais parce qu'ils ne viennent pas. Invité souvent, Bernard Menez ne rate jamais une partie de nain jaune chez l'un deux. Parties nombreuses, souvent arrosées d'une bonne goulée de schnaps saveur noisette, il s'amuse bien, et c'est toujours pour lui l'occasion d'avoir des nouvelles plus proches du monde extérieur bien que. Il ramène souvent de ces soirées là, quelque objet emprunté plus que volé. Pile de télécommande - fourchette - cendrier. Plus nostalgique que cleptomane. Emporter un souvenir, se rappeller du moment passé. C'est ainsi que dans son petit appartement melunais, de Melun donc, des étagères sans fin et sans fond s'entassent et s'encrassent sous le poids de tous ces bibelots extirpés douloureusement à leur propriétaire. Sa plus belle pièce, une pantoufle charentaise couleur marron rayée marron de 1983, récupérée au cours d'une soirée où il s'était partiellement invité. Il leur avait fait peur quand il était arrivé à la fête, en fond musical Jakie Quartz faisait une mise au point et Bernard Menez se tenait dans un coin. Mystérieux invité dont personne n'osait demander l'identité. Il se contentait de regarder. Il était cool et dans la vague, il le savait. Sa mèche vibrait de mille coups de watts, et son pull bleu marine faisait de lui, le Don Juan de ses dames. Assurément, c'était une bonne soirée. Les gens pouvaient l'ignorer ou le dévisager, il n'en avait cure, ce soir, il était le roi de la fête, tout du moins du coin où il se cachait.


"Juste une mise au point
Sur les plus belles images de ma vie,
Sur les clichés trop pâles d'une "love-story",
Sur les tam-tams d'une femme sans alibi
Qui rêve toutes ses nuits"
Jakie Quartz - 1983

Vendredi 8 juin 2007 à 12:29

Quand il ne tourne pas ou plus, Bernard Menez travaille dans une entreprise bien, pour l'instant, tout du moins. Ses collègues ne le prennent pas au sérieux, pas assez mature, surement plus que certains pourtant. Mais il s'y plait, pour l'instant, à l'abri du besoin et du travail, son contrat à durée déterminée lui permet de s'acheter de jolis animaux empaillés auxquels il aime donner de jolis noms. Dimitri est la dernière taupe qu'il a fait taxidermer. Il l'affectionne tout particulièrement parce qu'elle lui a été offerte, morte, dans sa boîte à lettres, surement quelqu'un qui le connaissait bien. Et puis un cadeau de cette qualité, ça n'arrive pas tous les jours, c'est même mieux que l'étron qu'il avait trouvé devant sa porte en rentrant de sa ballade quotidienne. Oui parce qu'il aime se ballader. Mais il n'aime pas trop trouver des étrons en rentrant. Surtout ceux qui viennent souiller son paillasson préféré, celui offert pour les 15 ans du GIFI de la rue d'en face. De toute façon, même si ses voisins le scrutaient, raillant, l'ignorant, raillant l'ignorant, chaque fois qu'il rentrait, il n'en avait cure, ses animaux morts l'attendaient, eux.



Vendredi 8 juin 2007 à 2:00

Bernard Menez est cool. Bernard Menez est bat. Bernard Menez est hype et flex et il le vaut bien. Bernard Menez porte des mocassins à gland et il le vit bien, il aime la vie et elle le lui rend bien. Bernard Menez aime les pulls Jacquard en maille fine. Bernard Menez aime pouvoir se refaire la mèche devant une glace poussièreuse et mordorée. Bernard Menez aime à enfiler les longues manches de son imperméable beige et se ballader au milieu des trottoirs. Bernard Menez emprunte les passages piétons. Bernard Menez kiffe le bon son du vynil craquant. Bernard Menez ramène souvent ses bonnes affaires dans des sacs plastiques et froissés.  Bernard Menez attend les feux verts pour traverser. Bernard Menez sent les regards sur lui et ses chaussettes en fils d'Ecosse. Bernard Menez n'en a cure. Bernard Menez est peut-être un ringard  mais il vous dit :

Merde.

Bernard Menez est poli et vous souhaite la bienvenue.

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